III

III

A l’ext?rieur, on peut affirmer que le tzar gardera une politique tout ? fait pacifique, presque recueillie, une allure de r?serve extr?me.

Il s’efforcera de conserver ses bonnes relations avec l’Allemagne, pour laquelle son attitude sera sensiblement la m?me que celle de son p?re. La France b?n?ficiera sans doute d’une nuance de sympathie plus marqu?e, tandis que, dans ses rapports avec l’Autriche, appara?tra vraisemblablement une apparence de d?fiance. Dans tous les cas c’en est fini, bien fini, de ce qu’on appelait la triple alliance. On ne la verra plus rena?tre. Les relations nouvelles de la Russie avec l’Angleterre prendront presque certainement un caract?re de cordialit? plus grande qui se manifestera surtout par la cessation des tentatives, de la marche en avant de la Russie vers l’Asie. Une consid?ration (toujours pr?pond?rante) qui nous fait pr?dire cette gracieuset? d’Alexandre III pour l’Angleterre, c’est l’amiti? tr?s vive, qui l’unit au prince de Galles.

On s’ing?nie d?s aujourd’hui ? pr?voir quelles influences pourront agir sur l’esprit du jeune souverain. Toutes les suppositions sont vaines. Son humeur ind?pendante lui fera secouer toute pression, de quelque part qu’elle vienne. Il n’est qu’une personne peut-?tre dont les conseils seront toujours ?cout?s, sinon suivis: c’est M. Pob?donostsef, fils d’un professeur d’universit? ? Moscou, homme fort instruit, ancien pr?cepteur du tzarewitch et actuellement procureur g?n?ral au Saint-Synode. Son caract?re est ?l?v?, son ?rudition tr?s large, mais sa pi?t? exag?r?e en fait un orthodoxe presque fanatique.

Pendant la derni?re ann?e du r?gne d’Alexandre II le nouvel empereur s’est beaucoup rapproch? du comte Loris-Melikoff et du comte Miliutine, dont il a appr?ci? les hautes qualit?s. Il est ? pr?sumer que ces deux personnages conserveront leur poste. Tous les fonctionnaires appartenant au parti allemand seront presque certainement frapp?s, et les grands-ducs, oncles du tzar, pour qui il ne cache gu?re son peu de respect et d’affection, tomberont en disgr?ce et n’auront, de toute fa?on, aucune influence d’aucune sorte.

Le grand-duc Wladimir, fr?re d’Alexandre III, qui vient d’?tre nomm? chef de toute la garde et commandant des forces militaires de Saint-P?tersbourg, exercera dans le r?gne qui commence une autorit? puissante dont est garante la grande amiti? de son fr?re.

Данный текст является ознакомительным фрагментом.